Utiliser la pensée systémique dans les sciences : une approche interdisciplinaire pour accélérer la recherche

La recherche scientifique a longtemps fonctionné selon une logique cloisonnée, où chaque discipline avance dans son propre couloir, sans toujours chercher à établir des ponts avec les autres. Pourtant, les défis complexes que nous rencontrons aujourd’hui – qu’ils soient environnementaux, médicaux, technologiques ou sociaux – ne peuvent être résolus efficacement qu’en adoptant une approche interdisciplinaire et systémique.

Loin de se contenter d’une vision réduite à un laboratoire isolé, la pensée systémique invite à explorer les interactions, les rétroactions et les interconnexions entre les différents domaines de la connaissance. C’est en partant de l’expérimentation et de l’observation du réel que nous pouvons mieux cibler nos recherches et, ainsi, accélérer les découvertes scientifiques.

 

La pensée systémique : un changement de paradigme en sciences

La pensée systémique repose sur l’idée que tout phénomène s’inscrit dans un réseau d’interactions complexes. Plutôt que d’analyser les éléments de manière isolée, cette approche considère les relations entre eux, les boucles de rétroaction et les dynamiques émergentes.

En science, cela signifie sortir du modèle réductionniste qui fragmente la réalité en disciplines hermétiques, pour embrasser une vision plus globale et interconnectée.

Prenons l’exemple du climat : comprendre le changement climatique ne peut pas se limiter à une seule discipline comme la météorologie. Il faut croiser les données de la physique, de la chimie, de la biologie, de la géologie, de l’économie et même de la sociologie pour comprendre comment les activités humaines influencent le climat et quelles solutions systémiques peuvent être mises en place. Isoler un seul paramètre, c’est risquer de manquer des leviers d’action essentiels.

 

L’expérimentation comme point de départ : une approche pragmatique

Plutôt que de partir d’un postulat théorique dans un laboratoire, il est souvent plus pertinent de commencer par l’expérimentation et l’observation du réel. Cette approche permet d’identifier directement les points où il est nécessaire d’approfondir la recherche.

Prenons un cas concret : l’étude de l’eau et de ses propriétés en physique et en biologie. Si l’on reste uniquement sur une approche classique en laboratoire, on peut analyser la structure moléculaire de l’eau, mais on risque de passer à côté de son rôle dans la transmission d’informations biologiques, ou encore de sa dynamique en interaction avec les champs électromagnétiques naturels.

En partant de l’expérimentation in situ – par exemple, en étudiant l’eau dans son contexte naturel, en mesurant ses propriétés à différents endroits et sous différentes influences – on peut identifier des phénomènes invisibles dans un cadre strictement contrôlé.

C’est en acceptant d’explorer ce que l’on ne comprend pas encore que l’on ouvre de nouvelles pistes de recherche. L’histoire des sciences est jalonnée de découvertes qui sont nées d’une observation inattendue plutôt que d’une prédiction théorique.

 

Interdisciplinarité : la clé pour accélérer la recherche

L’interdisciplinarité est une nécessité pour comprendre les systèmes complexes. Les disciplines scientifiques ne devraient pas être perçues comme des compartiments étanches, mais comme des pièces d’un même puzzle.

Un exemple marquant est celui de la médecine et de la physique quantique. Les avancées en physique quantique ont permis de comprendre certains mécanismes au niveau cellulaire, jusque-là incompris en biologie. De la même manière, les neurosciences ont bénéficié des découvertes en intelligence artificielle pour mieux modéliser le fonctionnement du cerveau humain.

Ces collaborations entre disciplines accélèrent les avancées et ouvrent des perspectives nouvelles.

Dans mon propre travail de recherche, j’ai constaté que c’est en croisant différentes disciplines que l’on obtient les résultats les plus probants. Au lieu de suivre un chemin linéaire dicté par une seule approche académique, partir de l’expérimentation et de l’intuition permet d’identifier précisément où approfondir l’étude, en mobilisant les outils et les connaissances les plus pertinents, quelle que soit leur origine disciplinaire.

 

Vers une science plus ouverte et plus efficace

L’avenir de la recherche passe par une approche systémique et interdisciplinaire. Il ne s’agit pas de nier l’importance des spécialités, mais plutôt de favoriser le dialogue entre elles.

Les grandes avancées ne viendront pas de la multiplication de recherches cloisonnées, mais de leur convergence. Cela implique aussi un changement dans la manière dont la science est financée et structurée, en encourageant les projets collaboratifs et en valorisant les approches transversales.

En tant que chercheur ou innovateur, il est essentiel de cultiver une curiosité au-delà de son propre champ disciplinaire, d’accepter l’inconfort de ne pas tout comprendre immédiatement et d’oser expérimenter.

Car c’est souvent dans ces zones de friction entre différentes disciplines que naissent les plus grandes découvertes.

 

Une révolution scientifique par la pensée systémique

Utiliser la pensée systémique en sciences, c’est accepter que la réalité est un tissu d’interconnexions.

Plutôt que de tenter de tout expliquer dans un cadre restreint, il est plus pertinent d’adopter une vision d’ensemble et de faire dialoguer les disciplines.

C’est en expérimentant, en croisant les approches et en acceptant de remettre en question les modèles établis que nous ferons véritablement avancer la recherche.

Le futur de la science appartient à ceux qui osent penser autrement.

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