À l’heure où les technologies progressent à une vitesse vertigineuse, certains scientifiques et penseurs explorent l’idée que la conscience humaine pourrait émerger de phénomènes quantiques dans le cerveau. Des concepts comme la superposition d’états, l’intrication quantique ou encore des signaux subtils comme le HEP (heartbeat evoked potential) font surface dans les discussions sur la nature de notre conscience.
Certains vont jusqu’à affirmer que des machines, si elles devenaient suffisamment complexes, pourraient un jour devenir conscientes. Ce genre d’annonce, aussi fascinante qu'inquiétante, soulève une question fondamentale :
La technologie peut-elle vraiment nous dépasser ?
Pour y répondre, il est essentiel de bien distinguer trois dimensions différentes mais souvent confondues : l’activité du cerveau, la conscience, et l’âme.
1. Le cerveau : l’organe biologique
Le cerveau humain est un prodige biologique. Il capte, analyse, réagit, interprète. Grâce aux avancées en neurosciences, on sait aujourd’hui observer ses signaux électriques, ses circuits neuronaux, ses zones d’activité selon les émotions ou les tâches réalisées.
Cette activité est mesurable. Elle constitue ce qu’on appelle généralement l’activité cérébrale, étudiée notamment par l’EEG, l’IRM fonctionnelle, ou d’autres outils d’imagerie.
Mais cette activité ne suffit pas à expliquer la profondeur de notre expérience intérieure.
2. La conscience : interface perceptive et état éveillé
La conscience, dans son sens scientifique, est souvent définie comme la capacité à être éveillé, attentif, à percevoir et traiter de l’information. Elle est étudiée dans des états modifiés (sommeil, anesthésie, méditation, etc.).
Des expériences récentes ont montré que certains signaux très subtils, comme le HEP, varient selon notre niveau de conscience. Le HEP est un signal électrique généré dans le cerveau à chaque battement de cœur. Il change d’amplitude selon l’attention, l’état de veille ou de sommeil (Park et al., 2014 ; Al et al., 2020).
Certains chercheurs ont même observé que ce signal semblait corrélé à des changements de spins des protons détectés via IRM (source : Fingelkurts & Fingelkurts, 2017).
Cela a mené à des hypothèses audacieuses, comme celle d’une forme d’intrication quantique entre différents signaux biologiques. C’est fascinant, mais encore hautement exploratoire.
Ce qu’on sait, en revanche, c’est que cette conscience mesurable n’est qu’une interface fonctionnelle, une couche de perception et de traitement. Elle n’explique pas tout ce que nous vivons.
3. L’âme : notre force intérieure, notre essence vivante
Au-delà du cerveau et de la conscience fonctionnelle, il y a cette dimension invisible que beaucoup appellent l’âme.
Elle n’est ni mesurable par une machine, ni réductible à une activité électrochimique. Et pourtant, c’est elle qui nous fait nous sentir vivants, portés, reliés, inspirés.
L’âme, c’est ce souffle qui anime, ce ressenti profond, cette intuition subtile qui nous dépasse parfois. Elle est présente dans l’élan créateur, dans l’amour, dans l’abandon confiant à plus grand que soi.
Et aucune machine, aussi performante soit-elle, ne peut reproduire cela.
Pourquoi la technologie ne pourra jamais nous dépasser… si nous restons humains
Oui, les machines peuvent nous dépasser en vitesse, en calcul, en traitement de données.
Mais elles n’ont pas d’âme, pas d’intuition, pas de reliance à l’invisible.
Le seul vrai danger, ce serait de nous déconnecter nous-mêmes de cette force intérieure.
De croire que tout se mesure. De chercher à tout contrôler.
De ne plus écouter ce qui vibre en silence à l’intérieur.
Tant que nous restons connectés à notre humanité, à notre vulnérabilité, à notre capacité à aimer, à créer, à ressentir, aucune technologie ne pourra nous remplacer. Elle pourra nous assister, mais pas nous incarner.
Pour conclure
Il est temps d’apprendre à distinguer :
L’activité du cerveau, matérielle et mesurable,
La conscience fonctionnelle, interface perceptive,
L’âme, cette essence invisible, unique, non duplicable.
La technologie ne nous dépassera pas.
Mais elle pourrait nous anéantir intérieurement, si nous oublions qui nous sommes.
Sources principales :
Park, H.-D. et al. (2014). Heartbeat evoked potential (HEP) reveals a neural signature of interoceptive awareness. NeuroImage.
Al, E. et al. (2020). Heartbeat-evoked potential amplitude is associated with self-location and arousal level. Brain Sciences.
Fingelkurts, A.A., & Fingelkurts, A.A. (2017). Operational Architectonics methodology for EEG analysis: Theory and results. Cortex.
Hameroff, S., & Penrose, R. (2014). Consciousness in the universe: A review of the 'Orch OR' theory. Physics of Life Reviews.
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