T'as déjà remarqué qu'on fonctionne de plus en plus comme nos écrans ? Binaire, rapide, sans nuance. Un like ou un dislike. Swipe à droite, swipe à gauche. Tu rentres dans une case ou t'es rejeté. Pas de place pour le doute, pour la réflexion, pour les entre-deux. Tout doit aller vite, et surtout, tout doit briller.
Et la consommation dans tout ça ? Pareil. On achète, on jette, on remplace. Toujours plus, toujours mieux (ou pas), toujours plus vite. Parce qu'on nous a bien vendus le truc : le bonheur s'achète. Sauf que non. Sinon, ça se saurait et tout le monde serait extatique avec son dernier iPhone, son SUV hybride et sa montre connectée. Mais bizarrement, non. Parce que tu peux accumuler autant que tu veux, si à l'intérieur c'est le vide, ben... c'est toujours le vide.
L’écran, ce miroir déformant
Le pire, c'est qu'on finit par se voir à travers lui. L'image qu'on renvoie devient plus importante que ce qu'on est réellement. Sur Insta, LinkedIn ou même Tinder, tout doit être optimisé. Il faut que ça en jette, que ça fasse rêver. Mais rêver qui ? Pourquoi ?
On en arrive à consommer des relations comme des biens matériels. Tu ne me corresponds plus ? Next. Swipe. Prochain. On vit dans un monde où la profondeur est un bug et où l'authenticité se monnaie au prix fort. Si tu n'es ni très riche, ni très beau, ni très influent, bonne chance pour exister dans cette jungle où tout le monde cherche la validation.
La consommation : pansement sur une jambe de bois
On a remplacé nos quêtes spirituelles par des séances shopping et nos introspections par du scroll infini sur TikTok. On veut remplir ce vide avec du matériel, parce que prendre le temps de se poser et de se demander "Mais en fait, qu'est-ce que je fous de ma vie ?", c'est trop inconfortable. Alors on achète. Un peu comme une émotion achetée à crédit. Sauf que le bonheur en leasing, ça ne dure jamais longtemps.
Et puis soyons honnêtes, si acheter rendait heureux, les milliardaires auraient atteint le nirvana depuis longtemps. Spoiler alert : ils sont aussi paumés que les autres, juste avec des Rolex en plus.
Reconnexion à l’humain : mission impossible ?
Alors quoi ? On arrête tout et on part vivre dans une cabane en forêt ? Pas forcément (quoique, tentant). Mais on peut au moins se poser la question : est-ce qu'on est encore maître de nos vies, ou est-ce qu'on est juste des consommateurs programmés ? Est-ce qu'on prend le temps de ressentir, d'échanger, d'apprécier le silence et la lenteur ?
On pourrait commencer par se déconnecter un peu. Juste pour voir. Remplacer une session shopping par un moment avec des vrais gens. Réapprendre à s'ennuyer, à observer, à se recentrer sur ce qui compte vraiment. Moins d'avoir, plus d'être.
Parce qu'au final, l'humain, ce n'est pas un algorithme. Ce n'est pas un fil d'actu. Ce n'est pas un panier Amazon. C'est une expérience, une vibration, une connexion réelle. Et tant qu'on n'aura pas compris ça, on continuera à chercher le bonheur dans des cartons de livraison.
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