Il y a des questions qu'on préfère éviter. "Tu fais quoi dans la vie ?" : facile, on a une réponse toute prête. "Tu es plutôt sucré ou salé ?" : rapide aussi. Mais alors, "Qui es-tu vraiment ?" Là, c’est silence radio.
On pourrait se dire que c'est parce que la question est vaste, trop philosophique. Mais soyons honnêtes, si on est incapable d’y répondre, c’est surtout parce qu’on ne se la pose jamais. Pire, on croit déjà connaître la réponse. On pense qu’on est ce qu’on fait, ce qu’on aime, ce qu’on déteste, ce que les autres disent de nous.
Et si tout ça n'était qu'une version édulcorée de nous-mêmes, un patchwork de ce qu'on nous a appris à être ?
L’illusion du "Je suis…"
Quand on demande aux gens de se décrire, on obtient souvent des choses comme :
Ce qui est fascinant, c’est que beaucoup de ces affirmations sont fausses. Pas totalement, mais suffisamment pour nous enfermer.
Prenons "Je suis timide". Si c’est vrai tout le temps, pourquoi y a-t-il des moments où tu te lâches complètement, où tu es à l’aise, où tu te surprends toi-même ? Peut-être que la timidité n’est pas une caractéristique absolue, mais juste un comportement conditionné.
"Je suis fait pour travailler sous pression." Ah bon ? C’est ce que tu veux, ou ce que tu as appris à supporter ? On s’adapte à ce qu’on nous impose, mais ça ne veut pas dire que c’est ce qui nous définit.
L’identité, ce n’est pas une liste de qualités figées. C’est mouvant, c’est plein de contradictions, et surtout, ce n’est pas ce qu’on croit.
Ce qu’on nous a appris à être
Depuis l’enfance, on nous façonne sans qu’on s’en rende compte.
Ce ne sont pas des phrases prononcées avec de mauvaises intentions. Mais elles créent une version "acceptable" de nous-mêmes, une version qui correspond à ce qu’on attend de nous.
Résultat ? On finit par croire que cette version construite est nous.
Les croyances qui nous enferment
Si tu as toujours entendu "Tu n’es pas créatif", il y a de fortes chances que tu n’aies jamais essayé de l’être. Pas parce que c’est vrai, mais parce qu’on t’a persuadé que ça l’était.
On fonctionne tous avec des croyances inconscientes :
Ce sont des raccourcis pratiques, mais ce ne sont pas des vérités. Le problème, c’est qu’on agit en fonction, sans jamais les remettre en question.
Comment découvrir qui on est vraiment ?
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut déconstruire ce qu’on croit être et voir ce qui reste.
Il y a des outils pour ça :
Un exercice tout bête : note trois moments où tu t’es senti pleinement toi-même. Qu’est-ce qu’ils ont en commun ? Ce sont ces indices-là qu’il faut creuser.
Et maintenant, qu’est-ce qu’on en fait ?
La connaissance de soi, c’est bien. Mais encore faut-il accepter ce qu’on découvre.
Ce qui nous empêche d’être bien avec nous-mêmes, c’est souvent la comparaison.
Et si au lieu de se demander pourquoi on n’est pas autrement, on apprenait à aimer ce qu’on est ?
Il n’y a pas une seule bonne manière d’être. Ce qui compte, c’est d’être aligné avec soi-même, pas avec un modèle standard de "la personne réussie".
Se connaître, c’est se libérer
On passe sa vie avec soi-même. Il n’y a aucune raison de ne pas être son propre allié.
Mais pour ça, il faut d’abord se connaître, sans masque, sans filtres, sans attentes extérieures. Et ensuite, choisir de s’accepter totalement, sans attendre une validation extérieure.
Plus on se comprend, moins on lutte contre soi-même. Et moins on lutte, plus on est libre.
Prochain article : Accepter ses imperfections et arrêter de se juger
Parce que c’est bien beau de savoir qui on est… mais encore faut-il apprendre à ne pas vouloir être quelqu’un d’autre.
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