Depuis des décennies, on a assisté à une prise de pouvoir progressive par une caste administrative totalement déconnectée de la réalité du terrain. On nous a vendu l’idée que la centralisation était une nécessité, que la modernité passait par la structuration rigide des processus et des normes, et qu’un pays devait être géré comme une entreprise optimisée. Aujourd'hui, on se retrouve avec une France coupée en deux : d'un côté, ceux qui travaillent, produisent, créent, et vivent dans le réel, et de l'autre, ceux qui décident depuis des bureaux, sans jamais toucher du doigt les conséquences de leurs choix.
L’illusion de la rationalisation
On nous dit que toutes ces réformes, ces lois, ces normes sont pensées pour le bien commun, pour améliorer l’efficacité. Vraiment ? Parce que la réalité, c’est plutôt que la bureaucratie a pris le pouvoir en empilant des couches administratives qui ne connaissent rien du terrain et qui décident pourtant de tout.
Le problème n’est pas que les décisions soient centralisées, c’est qu’elles sont prises par des gens qui n’ont jamais vécu ce qu’ils réglementent. Les agriculteurs se battent contre des normes imposées par des bureaucrates qui n'ont jamais mis les mains dans la terre. Les enseignants doivent appliquer des programmes décidés par des technocrates qui n’ont jamais mis un pied dans une salle de classe. Les entrepreneurs croulent sous des obligations décidées par des énarques qui n’ont jamais monté une boîte de leur vie.
On n’administre plus un pays, on le gère comme un tableau Excel.
Une déconnexion totale des décideurs et de la société
Aujourd’hui, toutes les décisions sont prises par une élite administrative hors-sol, des gens qui n’ont aucune idée des réalités du terrain. Que ce soit en politique, en économie, en écologie, en éducation, en agriculture… tout est pensé depuis des bureaux, sans jamais prendre en compte la vraie vie des citoyens.
Mais ce problème va bien au-delà de la centralisation. C’est un mal généralisé dans toute la société. Même les décideurs eux-mêmes sont devenus superficiels, enfermés dans des logiques abstraites qui n’ont plus aucun lien avec l’humain.
Dans tous les secteurs, les leaders sont complètement déconnectés de ce qu’ils sont censés diriger. On a cloisonné les métiers, les expertises, et on a cru qu’un administrateur pouvait prendre des décisions sur tout, même sans jamais avoir vécu le quotidien de ceux qui les appliquent.
Ce que Charlie Chaplin dénonçait dans les usines à l’époque, c’est devenu la même chose, mais au niveau intellectuel. On a segmenté les compétences, bureaucratisé les décisions, et aujourd’hui, on se retrouve avec des élites qui décident pour des choses qu’elles ne comprennent même plus. L’abstraction a pris le dessus sur le réel.
Une société où tout est devenu superficiel
Dans ce grand déséquilibre, une chose est flagrante : ceux qui sont sur le terrain agissent, pendant que ceux qui sont en haut imposent, sans avoir conscience des conséquences humaines.
Sur le terrain, on apprend à se débrouiller, à produire, à s’adapter à la réalité du quotidien.
Derrière les bureaux, on rédige des normes, on légifère, on réglemente sans jamais vérifier si cela fonctionne concrètement.
Dans la société en général, on privilégie l’image à la substance, la forme au fond, l’apparence à la compétence.
Et pourtant, ce sont bien les bureaucrates qui imposent leurs règles à ceux qui font tourner le pays. Un comble, non ?
Mais ce n’est pas juste une question d’opposition entre décideurs et exécutants. C’est un problème d’inversion des priorités dans toute la société.
Les lois du travail sont faites par des gens qui n’ont jamais eu à gérer une équipe ou à être salarié.
Les politiques agricoles sont imposées par des bureaucrates qui n’ont jamais mis les mains dans la terre.
L’éducation est décidée par des technocrates qui n’ont jamais enseigné à des élèves réels.
L’écologie est pensée par des experts qui n’ont aucune idée des réalités du terrain et de la gestion des ressources naturelles.
Les débats de société sont menés par des élites coupées des préoccupations concrètes des citoyens.
Tout est segmenté, tout est cloisonné, et c’est là que se trouve la vraie fracture.
Un cycle cassé : rétablir l’équilibre
Certains disent que la France fonctionne comme une respiration : à certaines époques, le pouvoir se décentralise, puis il se recentralise. Sauf que là, la respiration semble bloquée.
Autrefois, l’État et le terrain étaient interdépendants : les citoyens produisaient, les institutions encadraient. Mais aujourd'hui, les bureaucrates imposent sans jamais écouter le terrain. Ceux qui travaillent, innovent, produisent, n’ont plus leur mot à dire. L’administration prend le dessus, sans jamais rendre de comptes à ceux qui appliquent ses décisions.
Et ce schéma ne concerne pas que la campagne ou l’entreprise. Toutes les décisions collectives sont prises pour satisfaire la logique administrative, et non la réalité de ceux qui les vivent. L’illusion d’efficacité a remplacé le bon sens, et tout un pays se retrouve paralysé par des règles absurdes.
Mais le problème est plus profond : toute notre société est dirigée par des experts déconnectés du terrain. Tout est devenu superficiel, même ceux qui prennent des décisions.
On a confondu intelligence et abstraction, on a cru que diriger, c’était uniquement organiser des chiffres et des process. Mais une société, ce sont des humains, pas des algorithmes.
La vraie question est donc la suivante : comment retrouver un cycle plus équilibré, où ceux qui dirigent comprennent réellement ce qu’ils sont censés encadrer ?
Parce que sinon, le jour où tout s’effondre, devinez qui saura encore survivre, et qui cherchera désespérément un mode d’emploi pour allumer un feu sans application mobile ?
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